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LA MESNAGERIE DE XENOPHON 137 fertile, le tenir & defcharger de tout autre herbage, & Pam- aumr faire qu’il foit cuit, par maniere de dire, le mieux qu’il fera poiïible, au foleil. Sans doute, dis-ie, il me femble 35 qu’il eit necelfaire que cela foit ainii. Ordoncques, dit il, comment cuides tu que cela fe peut mieux faire, que ii on le fait Pefte, en remuant fort fouuent la terre? Pour vray, dis-ie, il m’e(t bien aduis que ie fçais cela fort bien, qu’il n’y a point de meilleur 40 moyen pour mettre les mauuaifes herbes tout deffus à fleur de terre, ny pour les faire hauies par les cha- leurs, &. la terre cuite par le foleil, que de la virer auec les bœufs au fin milieu du iour & de l’efté. Et fi les hommes, dit il, virent la terre, & la font à bras, 45 eft il mal aifé à. cognoiftre qu’il ell befoing aufû qu’ils · departent Pherbe de la terre? Ouy, dis-ie, & qu’ils arrachent les herbes à fin qu’elles fe meurent, au hault de feicherelïe, & virent la terre, à fin que celle d’en bas, qui eft cruë, cuife aufïî. Tu vois doncques 50 bien, ô Socrates, dit il, que,pour le regard du labour, toy &. moy fommes de mefme aduis. De mefme aduis, dis-ie. Or quant à la faifon de femer, dit il, ô Socra- Stamm de tes, as tu autre opinion que celle la eft la meilleure fem"` qui a eité cognue telle par tous ceux qui cy deuant 55 en ont fait -l’efpreuue, & tous ceux qui la font encor maintenant? car lors que l’Automne eft venu, tout le monde par tout vire les yeux à Dieu vers le ciel, pour i veoir quand il luy plaira de mouillerla terre, pour leur « giâilïgzwt donner congé de femer. De vray, ô lfchomache, tous quand i[t] a 60 les hommes ont aduifé de ne femer pas à leur efcient, Pm »` tant que la terre eit feiche, pour autant, comme il eft aifé à voir, que ceux qui fement auant que Dieu l’ait 18