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LA MESNAGERIE DE XENoPHoN 133 appellons toutes celles là nobles, qui ayants quelque chofe en elles de beau & de grand & profitable, fe A monltrent toutefois traitables & humaines enuers les I 35 hommes. Il me femble bien, dis-ie, ô Ifchomache, que i’ay alfez bien retenu comme c’elt, fuiuant ton dire, · qu’il faut enfeigner le Receueur: car ie penfe auoir apprins comment tu difois qu’il le faut faire alïeétionné & foigneux enuers toy, & bon à commander, & loyal; 40 mais ce que tu as dit eftre-neceffaire à vn qui elt pour auoir le foing de Pagriculture, d’apprendre ce qu’il y faut faire, & comment, & en quelle faifon chafque chofe, il m’eft aduis que cela auons nous palïé en ' courant parmy l’autre propos vn peu legerement, 45 comme li tu difois qu’à celuy qui veut fçauoir efcrire foubs vn autre ce qu’0n diétera, & le lire, il luy elt befoing de recognoiftre les lettres: par là i’entendroy bien qu’il doit cognoiftre les lettres, maishle fçachant, ie croy que ie ne cognoiltrois les lettres pour cela, ny 50 plus ny moins; & à celte heure tout de mefme. Car ie crois bien ayfement que celuy qui doit eltre bon fuperintendant de Pagriculture la . doit fçauoir &; entendre; mais fçachant cela, ie ne fçay pas mieux pourtant comment Pagriculture fe doit manier. Et li ‘ 55 maintenant il me prenoit foudainement enuie de mef- nager les terres, ie reffemblerois à mon aduis à ce medecin, qui va bien & vient fans celle pour viliter les malades, mais qui n’entend rien de ce qui leur · peut feruir. Doncques, li tu ne veux que ie fois de celte 60 forte, apprens moy le fait mefme de Pagriculture. Or pour vray, ô Socrates, dit il, ce n’eft pas ainlî d’elle comme des autres arts; car aux autres, il fly faut