Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/168

Cette page n’a pas encore été corrigée

82 ESTIENNE DE LA BOÉTIE &, outre cela, comment il faut nourrir les foldats en garnifon dans les citadelles des villes. Or baille il la monition aux garnifons par les mains du gouuerneur, à qui il en a donné la charge. Mais le roy faiét tous , les ans la reueuë des eftrangers qui font à fa folde, 5 & de ceux de fes terres à qui il a efté commandé de Dy , trouuer en armes; &. les ayant aflemblez tous, cela Pappelle lors la monftre, qu’il voit luy mefme, SI. nombre ceux qui font autour du lieu de fa demeure; & aux autres qui en font loing il enuoye, pour y 10 regarder, les plus fideles qu’il ait pres de luy. Et les capitaines des villes, le couronnel des compaignies, les fatrapes qui fe trouuent auoir complet le nombre ordonné de leurs foldats, & qui les ont les plus braues en cheuaux & les mieux fournis d’armes, ce font les 15 officiers qu’il aduance en honneurs, & enrichit de beaux & grands prefents. Et, au contraire, ceux qu’il trouue ou ayant peu de foing des capitaines qui font foubs eux, ou qui pillent quelque chofe, il les chaltie fort rudement, &, les priuant de leurs eftats, il en met 20 d’autres en cette charge. Or donc, faifant ainli, nous croyons bien qu’il elt fans contredit curieux des Il pouguiz alïaires qui concernent l’eftat des armes : mais il fait mcorzjm , ,. ,,,,,,,,,S_ encore dauantage; car luy-mefme, tant quil peut viiiter à1’œil les terres de fa fuieétion, il ûeffaye 25 d’entendre leur portee; & celles qu’il ne peut voir, il les viiite par gents lidelles qu’il enuoye pour ceit effect. Et fil cognoit qu’il y ait quelques gouuerneurs qui maintiennent les païs de leur charge bien peuplez, & la terre bien cultiuee & pleine des arbres qu’elle 30 porte &. de fes fruiéts, à ceux là .il donne ou autre