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LA MESNAGEME DE xENo1>HoN 69 Ouy vrayement, ce me femble.~ A ce que ie voy, dit Socrates, c’eft le faiét d’vn bon mefnager, de fçauoir vfer de fes ennemis, de façon qu’il Den ferue. Mais 35 bien fort, dit il. Et de vray tu vois, ô Critobule, combien. de maifons de fimples citoyens font aug- mentees par la guerre, combien par les tyrannies. Or, ô Socrates, ce dit Critobule, tout ce que nous C/wp· 3- auons dit iufques icy, me femble eftre bien: mais que 40 penferons nous que c’eft, quand nous voyons par fois des gents ayans bien le fçauoir SL les commoditez _Le gg«um‘y·, _ , , _ _ cz gu: inutile. pour pouuoir agrandir bien fort leur maifon, ûils y prenoient peine, mais on ûaperçoit bien qu’ils n’en .veu1ent·rien faire. Et pourtant voyons nous que, it 45 ceux là, le fçauoir leur eft inutile. Dirons nous autrement d’eux, iinon que, à ceux cy, le fçauoir n’elt point de leur bien, ny de leur auoir? Tu veux parler des ferfs, ô Critobule, refpondit Socrates. En bonne -foy, non pas des ferfs, dict il, mais d’aucuns qu’on 50 penfe bien eltre de fort bon lieu, lefquels ie voy, les vns bien entendus aux arts de la guerre, les autres à ceus de la paix, & toutefois ils ne les veulent pas employer; & cela mefme a mon aduis en eft la caufe, pour ce qu’ils n’ont point de maiftre qui leur face 55 faire.Et comment feroit il pofüble, dit Socrates, qu’ils fuffent fans maiftre? Ils defirent de viure bien a leur aife, ils veulent faire toutes chofes pour auoir des biens; mais apres, quelque maiftre vient au deuant qui les en garde. Et qui font ils doncques ces inuili- 60 bles maiitres qui· leur commandent, dit Critobule? A!¤=_««m·'s Inuilibles certes ne font ils pas, mais fort apparents; mawrm & pour vray bien mauuais maiftres font ils, SL pour