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LA MESNAGERIE DE xENoPHoN 67 dit Socrates, que ce qui cit proffitable à chacun, tu Auo’ia·, que appelles cela fon auoir. Cela mefme, dit il. Et certes un ce qui eft nuiûble, ie ne penfe pas que ce foit le bien 35 de perfonne, mais plus toit le dommage. Et quoy, dit Socrates, Ii quelqu’vn a acheté vn cheual, & n’en fçait vfer, ains fe fait mal tombant de deiïus, à celuy là fon cheual ne fera pas compté en fon bien? Non P

 pas, dit il, ii le bien cit bon à qui l’a. Ny la terre,

40 doncques, dit Socrates, ne fera pas du bien de tel · qu’il y a qui la laboure de telle forte, qu’à la labourer il a plus de perte que de gain. Non certes, dict Critobule, la terre n’eft pas bien, ii en lieu de nourrir fon maiftre, elle le met a la faim. Et n’eft ce pas, dit 45 Socrates, du beftail tout de mefmes? ü pour en auoir l’on fouffre dommage, à faute d’en fçauoir vfer, le beitail n’eft pas le bien de telles gens? Non certes Bien, que pas, ce me femble. A ce compte, dit Socrates, tu aw` eftimes bien ce qui fert, & non pas ce qui nuit. Ce 50 fais-mon, dit Critobule. Donc, dit Socrates, à ceux qui fe fçauent feruir de chaque chofe, ces chofes leur font bien, & non pas à ceux qui n’en fçauent vfer: comme pour vray les fluftes font le bien de celuy qui Flzyîes. en fçait iouër pour en faire compte; & a celuy qui n’y 55 entend rien, les fluites entre fes mains ne font non plus que des caillous inutiles, iinon que parauenture il les vende. Ainfi voilà vn autre point que nous 4 arreftons, que les fluites, à les vendre, font le bien de celuy qui les a, mais à. les·garder non, (inon qu’on 60 en fçache vfer. Ouy vrayement, dict Critobule, faifant ainû, noitre propos fe conduit bien d’vn fil ôc d’v_n commun accord, fuyuant ce que nous diûons tantoit,