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I


Naissance d’Estienne de La Boétie (1er  novembre 1530). Sa famille et sa première éducation. La Renaissance à Sarlat : le cardinal Gaddi. La Boétie a-t-il été élève du Collège de Guyenne ? L’Université d’Orléans. La Boétie y passe sa licence en droit (23 septembre 1553). Ses maîtres. Il est nommé conseiller au Parlement de Bordeaux (13 octobre 1553), et admis bien qu’il n’ait pas l’âge (17 mai 1554). Son mariage. Son rôle au Parlement. Rapport de La Boétie sur les pièces jouées au Collège de Guyenne. Il est envoyé en mission à la Cour et s’y trouve à l’avènenent de Charles IX (décembre 1560). Son retour à Bordeaux avec les instructions de L’Hospital. Les troubles religieux en Agenais. Le roi envoie Burie pour les apaiser. Burie emmène La Boétie avec lui. Séjour à Agen (octobre 1561) : l’affaire du couvent des Jacobins. L’Édit de janvier 1562. Comment l’observa-t-on dans le ressort du Parlement de Bordeaux ? La Boétie avait écrit, à son sujet, des Mémoires, aujourd’hui perdus. Quels pouvaient-ils être ? La Boétie s’oppose aux factions des huguenots (décembre 1562). Les derniers mois de sa vie. Sa maladie et sa mort (18 août 1563).


Estienne de La Boétie naquit à Sarlat, le mardi 1er novembre 1530, deux années seulement avant son illustre ami Michel de Montaigne. Sa famille tenait dans le Périgord un rang fort honorable, et son père, Antoine de La Boétie, occupait à Sarlat le poste de lieutenant particulier du sénéchal de la province. C’est lui qui fit commencer l’éducation de ce jeune esprit, qui annonçait déjà des dispositions exceptionnelles. Mais une mort prématurée[1] le força bientôt à laisser ce fils à son frère Estienne de La Boétie, sieur de Bouilhonnas, qui était aussi le parrain de l’enfant. Celui-ci s’acquitta admirablement du devoir qui lui incombait : il fut vraiment un autre père pour l’orphelin, et plus tard, à son lit de mort, Estienne de La Boétie rappelle, avec une reconnaissance touchante, que c’est à son oncle « qu’il doit son institution et tout ce qu’il est et pouvait être »[2].

  1. Le 9 juin 1540, il signait, en sa qualité de lieutenant particulier du sénéchal de Périgord, à Sarlat, le procès-verbal de l’enregistrement d’une enquête, faite en faveur de Jean de Gontaut-Biron, à la suite d’un incendie qui, en 1538, avait consumé les archives conservées dans une des tours du château de Biron (Archives historiques du département de la Gironde, t. II, p. 145-147). (Voir Appendice II.)
  2. Voir ci-dessous son testament. — Avant d’être curé de Bouilhonnas, Estienne de La Boétie fut prieur des Vayssières, près Sarlat. Si l’on en