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obéir estoit une recompense, luy déplaire une peine. Et cette saincte mère… tant de filles, elle n’en fist pleurer aucune que par (sa mort). »[1]

J’ajoute à ce fragment d’épitaphe les lignes suivantes, qui le complètent et que me fournit une notice manuscrite due à une de ses religieuses : « Sa mémoire doit estre en vénération dans sa communauté. Elle a fait rebastir la maison. Tout son soin, pendant son règne, a esté de procurer la gloire de Dieu et le bien de la religion ; et comme elle a vescu dans la crainte de son Dieu, elle est morte dans son amour. »

Telle était la digne et respectable abbesse qui attacha son nom à la reconstruction des bâtiments de Saint-Georges.

Magdelaine de la Fayette, morte à 65 ans, ne put mettre la dernière main à ses projets de restauration de l’ensemble de l’abbaye.

Marguerite du Halgouët de Cargrée, qui lui succéda, continua son œuvre et commença la reconstruction des cloîtres du couvent. C’était une femme d’un rare mérite, disent les documents contemporains ; elle fut accordée par le roi Louis XIV, à la demande unanime de toute la communauté, et siégea comme abbesse pendant vingt-cinq ans.

Après elle, la crosse abbatiale passa aux mains d’Élisabeth d’Alègre, nièce d’un maréchal de France, général et diplomate éminent, et de deux anciennes abbesses de Saint-Georges : Mmes de Beaucaire et Françoise de la Fayette.

Mme d’Alègre fut remplacée, en 1741, par Judith de Chaumont de Guitry, qui mourut à 102 ans, après un règne de trente-sept années.

Enfin, la dernière abbesse de Saint-Georges fut Mme Julie

  1. Le parchemin a été coupé et déchiré ; de là les desiderata qu’il m’a été impossible de suppléer.