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sa faveur. « Elle la présenta, dit le P. du Paz, au pape Innocent VIII comme la plus profitable et suffisante pour être abbesse, par ses bonnes mœurs, vertueuse doctrine et conduite ; à raison de quoi les religieuses présentant les Bulles d’institution au duc, espéroient que les faits et matière diceluy moustier seroient mieux conduits, supportez et entretenus à lad venir. » (Généal. d’Espinay.)

Françoise succéda donc à la vénérable Olive, non sans quelque opposition ; elle reçut la bénédiction des mains de Michel Guibé, évêque de Rennes, l’an 1486. Les démarches de Marguerite du Guiny, religieuse de Saint-Sulpice, auprès du duc, pour obtenir l’investiture au préjudice de Françoise, n’eurent aucun succès.

Françoise était la fille aînée de messire Richard d’Espinay, chambellan du duc François II, et de Béatrix de Montauban. Nièce de Jacques d’Espinay, évêque de Rennes, elle compta parmi ses frères cinq prélats, savoir : 1o André, archevêque d Arles, puis de Bordeaux et primat d Aquitaine, cardinal du titre d’Équitius, enfin archevêque et comte de Lyon ; 2o Jean, évêque de Mirepoix, puis de Nantes ; 3o Guillaume, évêque de Laon ; 4o Jean (le jeune), scholastique et chanoine de Rennes, évêque de Valence ; 5o Robert, trésorier de Rennes et évêque de Nantes avant son frère Jean.

En prenant possession de son abbaye, Françoise d’Espinay trouva les biens et les revenus du monastère dans un état de décadence causé par les circonstances fâcheuses et la situation précaire du pays, qui réclamait une soigneuse et énergique administration. Elle s’acquitta de sa mission avec autant de zèle que de succès. L’église abbatiale menaçait ruine en partie ; elle fut réparée et restaurée. La salle du Chapitre et une partie des dépendances du couvent furent réédifiées à neuf. C’est encore la même abbesse qui fit rebâtir et remettre en bon état les manoirs et métairies de Saint--