et quand ils s’ouvrent, ils se divisent en cinq feuilles (pétales) qui découvrent une infinité de petits filamens blancs, dont les têtes (anthères) sont jaunes.
Aconit du Canada. Aconitum canadense, baccis niveis et rubris. — Cette plante croît dans les lieux montagneux et couverts : les deux espèces ne diffèrent que par la couleur de leurs baies, dont les unes sont blanches et les autres rouges. La tige s’élève d’environ un pied et demi. La racine est noire, et ne s’étend ni en profondeur ni en superficie, mais jette des fibres (ou radicules) qui l’attachent fortement à la terre. Les feuilles ressemblent à celles de la vigne ou du ribès, mais elles sont plus petites et plus ridées, et d’un vert plus obscur. L’extrémité de chaque grain de la baie est marquée d’un point pourpre, aussi bien que le pédicule assez long qui le soutient.
Cette plante vénéneuse est très commune, à ce que nous croyons, sur la montagne de Montréal.
ÉCONOMIE RURALE.
J’ai vu des cultivateurs employer avec succès un moyen bien simple pour entretenir la santé de leurs bestiaux, et prévenir les maladies auxquelles ils sont sujets, à la suite de l’hivernement. Ils purgent leurs vaches, le printems, en leur donnant, pendant quelques jours, pour toute nourriture, de petites branches, ou des bourgeons, de quelques uns de nos arbres résineux, tels que ceux qu’on nomme ici petite pruche, petit pin, épinette, &c. D’autres se contentent de faire tout uniment infuser de ces branches ou bourgeons dans de l’eau qu’ils font ensuite boire à leurs animaux. Il en est enfin qui, pour parvenir au même but, prennent encore une voie plus courte ; c’est de conduire les animaux dans les bois où il se trouve de ces arbres, au printems, avant que l’herbe ait commencé à croître dans les pâturages. On sait avec quelle avidité les animaux attaquent les arbres dans cette saison, pour en manger les bourgeons et les rameaux, et il n’en faut pas plus pour produire l’effet désiré. Outre l’avantage d’agir comme remède, cette nourriture a encore celui de rendre le lait des vaches beaucoup plus salubre pour ceux qui en font leur nourriture. Il serait, ce me semble, désirable de voir une coutume aussi utile devenir plus commune : elle préviendrait souvent des maladies dangereuses. On peut à ce sujet se rappeler combien des épizooties ont fait de ravages dans ce pays, à plusieurs reprises, dans des étés souvent brûlants qui succèdent presque subitement à nos longs et rigoureux hivers. Il est bien probable que cette précaution suffirait souvent pour mettre en grande partie les animaux à l’abri des dangers qui en résultent.