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distinguent le guṇa et les devoirs qui lui sont propres. J’en suis l’auteur ; sache pourtant que je suis inagissant, immuable.

14. Les actes ne m’atteignent pas ; en moi nul désir du fruit des actes ; qui me connaît tel échappe aux chaînes de l’action.

15. Ils savaient cela, les anciens, avides de délivrance, et ils ont agi ; agis donc, toi aussi, comme ont fait jadis les anciens.

16. Qu’est l’action ? Qu’est l’inaction ? Les plus sages, là-dessus, s’égarent. Je t’enseignerai donc ce qu’est l’action pour que, le sachant, tu sois libéré du mal.

17. Car il faut être au fait de l’action, au fait de l’action dévoyée, au fait de l’inaction. Les sentiers de l’action sont mystérieux.

18. Celui qui sait voir l’inaction dans l’action et l’action dans l’inaction, celui-là est sage entre les hommes ; tout en agissant sans restriction, il reste fidèle au yoga.

19. Celui qui, quoi qu’il fasse, n’obéit jamais au désir ni à un calcul d’espérance, les gens sensés le considèrent comme un sage dont les actions sont brûlées au feu de la connaissance.

20. Indifférent au fruit de l’action, toujours satisfait, libre de toute attache, si affairé qu’il puisse être, en réalité il n’agit pas.

21. Sans désir, l’esprit dompté, ayant renoncé à