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Dès longtemps, sans doute, elles tendaient à pénétrer dans l’enseignement comme elles avaient fait dans la vie. Elles n’y apparurent définitivement installées et faisant corps avec lui que dans cette stratification nouvelle de la littérature épique où, des apports divers et des tentatives d’accommodation réciproque, se dégagea finalement la physionomie mobile, assez floue, de l’orthodoxie classique.

Tout, on l’a vu, favorisait, dans cette période, l’éclosion de groupements qui, malgré leur indépendance relative, puisaient en somme à un même réservoir commun. Combien de passages, de vers, de formules se retrouvent dans des ouvrages qui relèvent soit de sectes, soit d’écoles différentes !

La Bhagavadgîtâ en offre elle-même bien des exemples.

Il n’est pas question d’y voir l’exposé des vues personnelles et de la libre méditation d’un penseur original. Les incohérences en seraient inimaginables, autant que les fragiles essais de conciliation qu’on y voit poindre, dans un temps et chez un auteur pour qui se seraient posées nettement les incompatibilités et les exigences respectives de principes rivaux.