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rencontrer de plus favorables encore : les cénacles théosophiques et ésotériques se réclament volontiers de l’Inde. Je m’arrête au seuil du sanctuaire. Ce n’est pas un livre d’édification, même philosophique, que nous apportons ici. Pour être plus profane, notre zèle n’en est pas moins empressé.

Aujourd’hui encore, ces vers gardent une belle part de leur vertu sur le peuple dont ils résument, non sans force ni sans éclat, plusieurs des idées maîtresses ; aujourd’hui encore, dans un pays naturellement enclin à la piété, ils agissent en consolation et en lumière sur beaucoup d’esprits ; comment ne pas les aborder avec une déférence sincère ? Plusieurs pourront ressentir ce qu’ont, à nos yeux, de fantastique, d’étrange, de choquant parfois, certaines conceptions qu’ils évoquent ; personne ne demeurera insensible à leur haute inspiration.

Les visions et les allures partout analogues du mysticisme, dont le souffle grisant frémit dans ces stances, rapprochent les temps et les lieux. Quel qu’en soit le charme subtil, une œuvre où, depuis des siècles, l’Inde se plaît à se reconnaître, dont elle aime à se glorifier, nous attire avant tout par ce que, dans le fond et dans la forme, elle révèle des notions, des procédés et des tendances de l’esprit hindou.

On n’entre pas de plain-pied dans un monde si