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15. Si c’est le rajas, elle renaît parmi les êtres épris d’activité ; si c’est le tamas, parmi les êtres dénués de raison.

16. D’un acte vertueux le fruit sans tache est de la nature du sattva ; du rajas le fruit est là souffrance, et l’ignorance le fruit du tamas.

17. Du sattva naît la connaissance et du rajas la cupidité ; la négligence et l’erreur, l’ignorance aussi, viennent du tamas.

18. Ceux qui sont en puissance du sattva tendent à monter, ceux qui participent de la nature du rajas restent dans les régions moyennes, les êtres qui sont dans la sphère du dernier des guṇas, les êtres pénétrés de tamas, vont aux abîmes.

19. Quand ce témoin (qu’est l’esprit) sait qu’il n’y a pas d’agent en dehors des guṇas et connaît celui qui est par delà les guṇas, il s’élève jusqu’à mon être.

20. Dans ce corps même, il dépasse les trois guṇas qui sont l’origine du corps ; affranchi de la naissance et de la mort, de la vieillesse et de la souffrance, il atteint l’immortalité.


ARJUNA dit :

21. À quels signes, ô Maître, se reconnaît celui qui a dépassé les trois guṇas ? Comment se comporte-t-il et en quelle façon domine-t-il les trois guṇas ?