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26. Dans tous les cas où naît un être, animé ou inanimé, sache, ô taureau des Bharatas, que c’est par l’union du kshetra et du kshetrajña.

27. Celui qui connaît que c’est le souverain Seigneur qui réside, le même, dans tous les êtres sans jamais périr avec ceux qui périssent, celui-là sait.

28. Celui qui voit le Seigneur résidant partout, toujours identique, celui-là ne risque pas de se perdre lui-même ; il atteint le but suprême.

29. Celui qui voit que toujours et partout l’action est œuvre de la seule Prakṛiti, et que l’âme n’est point agent, celui-là voit.

30. Quand il reconnaît que c’est sur le même être unique que repose la foule des existences particulières et que de lui tout rayonne, alors il atteint Brahman.

31. Cet âtman suprême, impérissable parce qu’il est sans commencement et sans guṇas, bien qu’il demeure dans le corps, n’agit pas, ô fils de Kuntî ; il ne contamine pas.

32. Comme l’éther répandu partout échappe par sa subtilité à toute souillure, de même l’âtman partout répandu dans le corps, ne se contamine jamais.

33. Comme le soleil à lui seul illumine tout cet univers, de même, ô Bhârata, le maître du kshetra illumine le kshetra entier.