Page:La Belle libertine, 1793.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 43 )


je ne m’occupai que de ma toilette, de mes projets de curioſité libertine, & des moyens de tromper celui qui faiſoit tout pour moi ; j’eus peu de peine à le ſubjuguer ; rien de ſi aiſé que de régner ſur un cœur qui ſe livre de bonne foi : c’eſt pourquoi ſi j’ai trouvé de la gloire à me moquer de tous mes amans, lorſqu’ils ſe croyoient plus fins que moi, je ſentois un léger ſcrupule d’attriſter Belval, mais mon penchant invincible m’entraînoit ; de plus, n’eſt-il pas d’uſage que celui qui comble de biens une femme galante, doit être ſa dupe ?

Me Voilà donc entrée dans la lice ſi long-tems déſirée ; j’ai une garde-robe, des bijoux, je jouis d’une aiſance & d’une ſorte de conſidération