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enfin on diſoit de moi : Elle eſt ſi jolie qu’elle eſt plus aimable que ſi elle étoit belle.

Hélas ! à qui étoient deſtinés tous ces charmes ? rarement on accorde ſes prémices à celui qui les mérite ; mais

L’occaſion, la douce égalité,


& plus que tout cela, le beſoin irréſiſtible de me ſatisfaire, n’ayant point de principes moraux, n’étant ſoutenue par aucune conſidération préſente, brûlant de me jetter dans la débauche, pouvois-je me rendre difficile ? Mon premier docteur auroit eu lui-même beſoin des leçons d’une coquette, mais au village, & pour une fille auſſi précoce & auſſi indulgente que moi, tout étoit excellent : preſſés tous deux de jouir, nous abrégeâmes les préli-