Page:La Belle libertine, 1793.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 5 )


palpiter mon ſein, le nombre de conquêtes que devoient faire mon goût naiſſant pour les hommes & une figure qui promettoit d’être plus que paſſable. Mais le ciel ſe rit des projets les mieux combinés ; un jour mon pere peignoit la jeune épouſe du major de la ville, homme vieux & brutal, dans le charmant coſtume de la belle coucheuſe de Porporati, lorſque ſon mari, qui n’étoit pas dans la confidence, entra bruſquement, & la ſurprit dans cette attitude ; il ne connoiſſoit ni les regles de la peinture, ni les privileges de peintres, & ſans ſe donner la peine d’examiner ſi mon pere avoit le droit de peindre les femmes ſans chemiſe, il lui paſſa ſon épée au travers du corps, & renvoya ſon cadavre à ma mere.

A 3