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le vouloir ; m’y procura une démangeaiſon bien ſentie : je ſuis très-chatouilleuſe, ou plutôt j’aime à être chatouillée, c’eſt un de mes plaiſirs ; je tirai donc une jambe du lit pour la lui livrer ; gratte un peu, mon petit ami : il le fit avec tant d’adreſſe, il avoit des doigts ſi légers, qu’il me forçoit à des mouvements qui l’enchantoient en lui prouvant qu’il ſe rendoit utile : ſes mains, du pied gagnerent la jambe, le genouil, la cuiſſe ; il étoit hors de lui : — Êtes-vous chatouilleuſe par-tout, ma belle maîtreſſe ? — Oui mon ami, avance un peu ; — Mais je ne puis y atteindre, le lit eſt trop targe. — Tu as raiſon, viens deſſus, à côté de moi, tu ſeras plus à ton aiſe. Il monte, & commence par frotter doucement les bras & les