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l’endormir ; je lui prodiguai les careſſes que je ſavois lui plaire : il ſe diſtingua pour les payer, & je ne le vis dans les bras du ſommeil, qu’après avoir reçu deux fois la preuve de ſa ſenſible amitié. Quand je le ſentis bien endormi, je me gliſſai du lit, ſans qu’il pût ſe réveiller, & le laiſſai ronfler à ſon aiſe : on voit que j’ai encore le talent de plonger dans une ſorte de léthargie ceux dont je veux me délivrer, pour aller ailleurs, & de les quitter ſans qu’ils s’en apperçoivent. Je me ſuis procuré cent fois deux jouiſſances nocturnes par cette manœuvre hardie.

Belval ſe repoſant ſur ſes lauriers, je courus en cueillir de nouveaux ; Luberſac m’attendoit. — Enfin, vous me tenez parole, me dit-il, ten-