av. J.-C.), et cela grâce, d’une part, à l’alliance du roi de Pise, Pantaléon, avec les Messéniens, et de l’autre, aux complications dans lesquelles se trouvaient le Péloponnèse, et Sparte surtout, à cause de la seconde guerre de Messénie. Il va sans dire que cette Olympiade fut, dans la suite, également annulée par les Éléens.
Sous le régne de Damophon et Pyrrhus, fils de Pantaléon, Pise, un moment fière de son alliance avec l’infortunée Messénie, continua ensuite à ronger le frein que lui imposait Élis. En 572, soutenu par les périœques d’Élis, Pyrrhus déclara ouvertement la guerre aux Éléens. Mais ces derniers purent, avec l’appui de Sparte, réprimer cette révolte, et se vengèrent cruellement des Pisates et de leurs alliés, en détruisant leurs villes. À partir de cette date, Pise tomba dans un tel état de décadence qu’à l’époque de l’empereur Auguste, quelques-uns allaient jusqu’à douter que cette ville eût jamais existé.
Pendant cet intervalle pourtant, l’ombre de Pise vint troubler encol’e une fois la prospéeité d’Élis. Après la bataille de Leuctres, lorsque les Arcadiens, sous la protection d’É paminondas, eurent repris des forces, ils profitèrent de l’alliance d’Athènes et d’Argos pour s’avancer jusqu’à Olympie et tenter de reprendre la célébration des Jeux, avec le concours des faibles P isates, dont ils voulaient ainsi venger les droits (104 Olympiade de l’année 364 av. J.-C.). Les Éléens décidèrent alors de jeter le trouble dans cette Olympiade qu’ils qualifiaient de profane ; ils allèrent même jusqu’à rompre cette trêve sacrée, au maintien de laquelle ils avaient été préposés et qu’ils imposaient par leurs hérauts aux autres peuples de la Grèce. La célébration des Jeux avait déjà commencé sous la présidence des Pisates et des Arcadiens, quelques-uns des concours étaient même déjà terminés, lorsque tout-à-coup l’armée des Eléens fit irruption dans l’enceinte sacrée, qui, en un instant, fut changée en une arène sanglante. Les Éléens combattirent avec courage, mais entourés de toutes parts, ils furent obligés de battre en retraite et de regagner leur camp, qui était près de Kladéos. Le lendemain, ils n’osèrent reprendre l’offensive.
À l’exception de ces trois anolympiades et d’une violation de la trève, par laquelle, vers le com-