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souvent les termes passifs ; mais dans ces cas leurs périphrases ont une couleur, une énergie, qui ne se rencontrent dans aucune langue.

Afondré (s’), v. r. S’abîmer, s’enfoncer, s’embourber. — Afoncé, Afondré, se disent souvent dans la même acception : ils ne s’emploient qu’au propre.

Aforé, s. et adj. Avantageux, confiant, présomptueux. — Chez plusieurs Wallons aforé est l’équivalent d’Esbaré. Voy. ce mot.

Aforeg, Afforage, s. m. Droit seigneurial.

Afranki, v. a. Garantir ; affranchir, mettre en liberté, délivrer, exempter. — Fé vey mi gvâ, giv zafrankif ki ne ni boign ni aveûl : Faites voir mon cheval, je vous garantis qu’il n’est ni borgne ni aveugle.

Afrontaie, s. f. Effrontée, hardie, impudente. Effronté, hardi, impudent, éhonté. — L’effronté paraît mépriser les usages reçus ; son regard est hardi ; il déplaît par ses manières ; sa conversation est pénible ou révoltante. L’impudent brave avec une extrême effronterie les convenances et les loix sociales ; il porte le cynisme jusqu’à l’audace. Roubaud nous dit : L’éhonté n’a plus de sentiment ; il n’y a rien qu’il n’ose, qu’il ne brave, qu’il ne viole de sang froid. Je ne vois dans cette synonimie qu’une excessive impudence. Ehonté vieillit.

Afronté, v. a. Affronter, avec hardiesse, braver avec intrépidité ; frapper à l’improviste, prendre, attaquer au dépourvu, en lâche ; abuser, séduire, suborner. — Cess-ton calin i-l a afronté po l’idri : C’est un lâche, un traître, il l’a surpris par derrière. — Afronté in bacel : Abuser, séduire, suborner une fille. Voy. Wâgni.

Afroy, v. a. Frayer, tracer un chemin, le rendre praticable ; faire prêter, élargir ; étrenner, mettre pour la première fois. — Fé in arott el nivaie : Tracer, frayer, un chemin dans la neige. — Afroy de wan : Élargir, faire prêter des gants, les étrenner. — Afroy de solé : Étrenner, rompre, briser des souliers, leur faire prendre la forme du pied. Il me semble qu’il faut aussi dire briser le camelot, car cette étoffe ne peut s’élargir ni s’allonger.

Afûlé, v. a. n. Affubler, vêtir, couvrir entortiller, t. de jardinier, échauffer. — Afulé s’iefan : Couvrir son enfant, le vêtir chaudement. — Ess afulé dispoie le pî diss ka l’tiess : Être entortillé des pieds à la tête. Afûlé de sierfou : Échauffer du persil, le couvrir de paille.

Afulé (s’), v. r. s’Affubler ; se vêtir, se couvrir chaudement, s’entortiller dans… se dérober à la vue en se couvrant le corps et la figure. Le mot w. se dit rarement au figuré.

Afuleur, Afulâr, Mante.

Ag. Âge, s. m. Durée ordinaire de la vie, les années que l’on a, sa vie, la vieillesse, siècle, tems. — Kiben estev vî ? Quel âge avez-vous ? — Il et don sertain ag : Il est d’un certain âge, entre deux âges. — Mi gvâ et fou d’ag : Mon cheval est hors d’âge, hors de marques.

Agâsné, v. a. Agencer, ajuster. — Agencer en français ne se dit que pour les petites choses.