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DE

parative ; après davantage, on ne doit jamais mettre que, parce que le second terme est énoncé.

Dazo, s. m. Quenotte, s. f. Dent de petit enfant, fam.

Décadeinss, s. f. Décadence, déclin, décours, ruine. — La décadence est l’état de ce qui va tombant ; le déclin de ce qui va baissant ; le décours, de ce qui va décroissant. On dit la décadence d’un empire, d’un édifice ; le déclin du jour, des forces. La ruine complète la décadence. L’intempérance ruine la santé ; et nous rend malheureux sur le déclin de l’âge.

Deceinn, s. f. Idiote, imbécile, sotte agnesse.

Déceinnçuté, adj. Simplicisme.

Déceinnmain, adv. Décemment, avec décence ; simplement, avec simplesse, ingénuité. Bêtement avec bêtisse.

Déclarâssion. Déclaraûtion. Déclaration, action de déclarer ; discours par lequel on déclare, — Pron. Déklaracion , l’emtépénultième sémi-longue.

Decroteu, s. m. Décrotteur, qui décrotte. Par extension, salaud.

Defii, v. a. Défier, provoquer. — Voy. Difii.

Defyan, adj. Défiant, soupçonneux, qui soupçonne.

Degea, adv. Déjà, dès cette heure, dès à présent. — C’et degea vo ? : Vous voilà déjà ? — Giv-za degea véou : Je vous ai déjà vu.

Degne. Aire, s. f. Place fort compacte et unie, pour battre le grain.

Degourdi, adj. s. Fin merle, qui est adroit, à qui on n’en fait pas accroire.

Délicattmain, adv. Délicatement, avec délicatesse ; avec soin, avec attention.

Delug, s. m. Déluge, il se dit principalement du déluge universel. — Gran delug d’aiw : Grande inondation.

Démm-de-Démm adv. Piane-piane, doucement, lentement.

Depozé, v. a. n. Déposer, destituer d’une dignité, d’un emploi, quitter, confier, remettre ; mettre en dépôt ; dire en témoignage ce qu’on sait ; rester au fond du vase, en parlant du liquide.

Derlin, Drelin, onomatopée néologique, il ne se dit qu’en parlant du son des cloches.

Détagmain, s. f. Détachement, troupe de soldats tirés d’un ou de plusieurs corps. Dans toute autre acception, on se sert du mot français.

Detour, s. m. Faux-fuyant ; échappatoire, calembredaine, vainpropos.

Deu, s. m. Doigt. — Conté so se deu : Compter sur ses doigts. — Mostré â deu : Montrer au doigt. — On na cink deu el main et nouk ni s’raviss : On a cinq doigts dans la main, aucun ne se ressemble, les personnes d’une même famille ont souvent de grandes différences de caractère. — S’enn ne lechi le deu : S’en lécher les doigts, manger quelque chose de bien assaisonné, avec appétit. S’enn ne hagnî le deu : S’en mordre les doigts, s’en repentir. — Aveur di l’espri diss kal bechett de deu : Avoir de l’esprit jusqu’au bout dès doigts. — Prend si deu et houmé l’roïe : renoncer à ses prétentions, cesser d’aspirer à…