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vrage contrefait aura la valeur intrinsèque de l’original ; on dira contrefaçon, quand on aura trompé l’auteur et le public. Contrefaction ne se dit que d’un livre : contrefaçon se dit aussi pour marchandise.

Contrumaitt, s. m. Contre-maître, inspecteur des ouvriers d’une manufacture, etc.

Contrupoi, s. m. Contre-poids, poids qui en contre-balance d’autres, etc.

Contru-poil, s. m. Contre-poil, sens contraire à celui dont le poil est couché. — Breustî inn abi à contrupoil : Vergeter un habit à contre-poil, On dit familièrement en français, prendre une affaire à contre-poil ; pour dire la prendre à rebours. Le peuple dit à rebrousse poil, pour à contre-poil, et dans ce cas, il me semble que le peuple dit bien.

Contrupoison, s. m. Contre-poison, remède, antidote contre le poison. On abuse de cette expression. dans le langage fam.

Contrussain, s. m. Contre-sens, sens contraire au sens naturel. — Preind inn sitoff à contrussain : Prendre une étoffe contre-sens, en sens contraire. — Fe de contrussain : S’exprimer par opposition à ce qui doit être dit.

Contrutain, s. m. Contre-tems, accident inopiné qui traverse le succès d’une affaire.

Contrutain (a), adv. À contre-tems, mal-à-propos.

Contruvain, s. m. Contrevent, volet extérieur.

Contt, s. m. Conte, fable, roman. — Un conte est une aventure feinte et narrée par un auteur connu. Une fable est une aventure fausse divulguée dans le public, et dont on ignore l’origine. Un roman est un composé et une suite de plusieurs aventures supposées. Le mot de conte est plus propre lorsqu’il n’est question que d’une aventure de la vie privée ; on dit : le conte de la Matrone d’Ephèse. Le mot fable, convient mieux, lorsqu’il s’agit d’un événement qui regarde la vie publique ; on dit : la fable de la Papesse Jeanne. Le mot roman est à sa place lorsque la description d’une vie illustre ou extraordinaire fait le sujet de la fiction ; on dit le roman de Cléopâtre[1] Les contes doivent être bien narrés ; les fables bien inventées ; et les romans bien suivis. Les bons contes divertissent les honnêtes gens ; ils se plaisent à les entendre. Les fables amusent le peuple ; il en fait article de foi. Les romans gâtent le goût de jeunes personnes ; elles en préfèrent le merveilleux outré, au naturel simple de la vérité.

Contt, prép. Contre, qui marque opposition ou contiguité.

Conttcour, s. m. Contre-cœur, plaque de fer attachée au milieu du mur d’une cheminée. — A contrecour : À contre-cœur avec dégoût, répugnance.

Conttni, v. a. Contenir, renfermer, comprendre dans un certain espace ; retenir dans certaines bornes.

  1. Roman historique.