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viii
PRÉFACE.

maine scientifique, furent réputées crime ; mais la nuit porte conseil : les désapprobateurs du soir, se réveillèrent le lendemain armés d’un programme, qui en disait 28,000 fois plus gros que l’ouvrage de ce genre qui se donnait pour le plus complet. Si l’amour de la science n’avait pas aussi ses écarts, nous pourrions supposer qu’un autre amour est pour quelque chose dans la subite conversion.

Nous savons, de bonne et longue main, que Messieurs les auteurs sont tant soit peu chatouilleux ; les dictionnaristes honnis, répondirent par un feu roulant de personnalités : ce qui prouve encore, qu’on peut avoir tort avec les meilleures raisons possibles. Laissant lutter corps à corps ces formidables athlètes, je vais jeter un coup-d’œil sur les deux productions rivales.

Un savant a dit que tous les dictionnaires étaient mauvais ; ce jugement me paraît hasardé : tous seraient plus ou moins utiles, si l’alphabet, l’orthographe et l’usage, ne venaient s’interposer entre l’homme et son œuvre : au lieu de marqueter, replâtrer, c’est une réforme complète qu’il faudrait. Mais quelle puissance pourrait opérer cette révolution ? Le temps !… Ne l’espérons point, jamais l’Europe savante ne marchera sous la même bannière : toujours la voix des Baziles de la littérature, couvrira celle des réformateurs, qui poursuivent vainement une grande et noble pensée.

En augmentant son dictionnaire, d’une nombreuse nomenclature de mots, l’Académie en a rejeté qui étaient consacrés par le goût, l’usage ; légitimés par les lexicographes et la Tribune. Cette lacune me paraît d’autant plus extraordinaire, qu’elle a conservé des définitions et des phrases d’exemples, qui selon moi, ne sont pas toutes conformes au bon usage : en signalant quelques-unes de ces légères imperfections, je les regarde comme un hommage que nos académiciens ont rendu à leurs prédécesseurs.

« Après à faire, ou être après à faire. L’esprit se torture pour donner un sens légal à cette locution illogique, et ne trouve qu’une acception opposée à sa définition : une servante est après à faire ce