Page:L’indépendance de la Corée et la paix.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nouvelles relations entre les deux peuples ? Nous aveugler, nous, vingt millions de Coréens par pure force, ne signifie pas seulement la perte de la paix pour toujours entre les deux nations, mais ce serait la cause d’une défiance et d’une haine toujours grandissantes contre le Japon de la part de 400 millions de Chinois qui sont le pivot sur lequel repose la paix perpétuelle de l’Asie orientale.

Le temps de la force est passé, une nouvelle ère : la renaissance universelle que nous envisageons sans hésitation et sans crainte. Pour la liberté de notre peuple Coréen, pour le développement libre de notre génie national, pour l’inviolabilité de notre sol, nous sommes tous unis par une mâle détermination en ce jour mémorable ! Puisse l’esprit de nos aïeux nous aider à l’intérieur et la force morale du monde nous aider à l’extérieur ! Que ce jour soit celui de notre réussite et de notre gloire !

Dans cet esprit nous nous engageons à observer les trois résolutions suivantes :

1o Pour la justice, l’humanité et l’honneur, nous tâcherons qu’aucune violence ne soit faite à qui que ce soit !

2o Jusqu’au dernier homme, jusqu’au dernier moment nous garderons ce même esprit.

3o Tous les actes seront honorables et en continuel accord avec notre esprit Coréen de probité et de franchise.

En cette quatre mille deux cent cinquante-deuxième année de la fondation de notre nation Coréenne, en ce premier jour du troisième mois.

Au nom du peuple Coréen.

Signatures des trente-trois représentants du peuple Coréen.

Les Buts et l’Aspiration du Peuple Coréen


I. — Nous croyons dans un gouvernement qui reçoit des gouvernés son pouvoir légitime. Par conséquent, le gouvernement doit être administré pour les intérêts du peuple qu’il gouverne.

II. — Nous proposons d’avoir un gouvernement sur le type de celui de l’Amérique, autant que possible, compatible avec l’éducation des masses. Pour la première décade, un pouvoir plus centralisé dans le gouvernement peut être nécessaire ; mais dans la mesure où l’éducation du peuple progressera et où il acquerra plus d’expérience dans l’art de se gouverner lui-même, il lui sera permis de participer plus universellement aux affaires gouvernementales.

III. — Pourtant, nous proposons de donner le droit universel d’élire des législateurs locaux et provinciaux, et le droit à ces législateurs provinciaux d’élire les représentants de la Législation nationale. Les législateurs nationaux posséderont le pouvoir en coordination avec le Département Exécutif du Gouvernement ; ils auront le pouvoir unique de faire les lois de la Nation et seront seuls responsables envers le peuple qu’ils représentent.

IV. — Le Département Exécutif comprendra le Président, le vice-Président et les ministres du Conseil qui mettent en exécution toutes les lois faites par la Législation Nationale. Le Président et son Conseil sont responsables envers la Législation Nationale.

V. — Nous professons la liberté de religion. N’importe quelle religion ou doctrine sera librement enseignée et prêchée dans le pays, à condition que son enseignement n’entre pas en conflit avec les lois ou les intérêts de la nation.

VI. — Nous professons la liberté du commerce avec toutes les nations du monde assurant aux citoyens et sujets de toutes les puissances commerçantes une égale facilité et protection pour développer des relations commerciales et industrielles entre eux et la population Coréenne.

VII. — Nous professons l’éducation du peuple qui est plus importante qu’aucune autre activité gouvernementale.

VIII. — Nous professons les progrès de l’hygiène moderne sous le contrôle de la science, car la santé du peuple est une des considérations premières de ceux qui gouvernent.

IX. — Nous professons la liberté des discours et la liberté de la presse. En fait, nous sommes en accord complet avec le principe de la démocratie, de la réciprocité de traitement, d’une saine économie politique, des libres rapports entre les nations du monde, ce qui rend les conditions de vie de tout le peuple très favorables à un développement illimité.

X. — Nous professons la liberté d’action dans tous les domaines, à condition que ces actions n’aillent pas à l’encontre des droits d’autrui ou ne soient en conflit avec les lots et intérêts de la nation.

Donnons solennellement notre parole d’exécuter ces points essentiels dans la plus grande mesure de nos forces, aussi longtemps qu’un souffle de vie nous restera.