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ROSETTE

Dite la Jolie Personne ; pâté des Italiens, rue
Favart, même maison que Mariette, au second.

C’est une petite qui fit l’emploi de soubrette sur différents théâtres de cette ville, et partit ensuite pour la province où elle joua les jeunes premières, le tragique, le comique, le drame et l’opéra.

Elle avait retenu et mis en pratique ce vers de Voltaire :

« Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux. »

Son théâtre du plaisir est richement décoré : en place de lustres et de quinquets, ce sont des vessies qui, au besoin, peuvent servir de lanternes ; son entrée est vaste et profonde ; ses couloirs sont très sombres ; mais, dit-on, c’est dans l’obscurité que se trouve le bonheur.

Si quelque amateur veut jouer le rôle d’amoureux avec Rosette, il donnera pour les frais de son spectacle, qui est prêt à tomber en ruines, la somme de six francs.


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