Page:L’année scientifique et industrielle, 1876.djvu/220

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en été par les rayons du soleil, et qui recèle le principe de toutes les impuretés qu’y déversent les égouts et les résidus des usines distribuées aujourd’hui en si grand nombre sur ses rives, en aval de Paris et à l’intérieur de la ville.


2

Le tunnel du Pas de Calais et les ondulations de la couche de la craie.


La construction du tunnel sous la Manche, pour la réunion de la France et de l’Angleterre, étant une entreprise décidée, il est bon d’examiner de près la possibilité de son exécution. Il paraît que les géologues anglais n’avaient pas entrevu toutes les difficultés que doit présenter le percement du tunnel. Un géologue français, M. Hébert, professeur à la Sorbonne et membre de l’Institut, émit, dès l’origine du projet, des doutes sur les facilités que l’on pourrait trouver à accomplir ce travail, et il persiste plus que jamais dans la pensée que le tunnel rencontrera dans son exécution de sérieux obstacles. On espérait pousser la galerie en ligne droite, et sans en sortir, dans un banc de craie marneuse qu’on trouve au cap Blanc-Nez, en France, et à Douvres, en Angleterre, à peu près au même niveau. Mais M. Hébert croit pouvoir conclure, de l’ensemble de ses études sur les terrains du nord-ouest de la France, que dans cette région toutes les couches crayeuses sont plissées et doivent présenter une suite d’élévations et de dépressions d’environ 100 mètres de haut, se continuant à travers le détroit. Si ce plissement continue, comme le pense M. Hébert, le tunnel devra sortir des assises marneuses qui existent des deux côtés, et rencontrer un terrain perméable à l’eau, dans lequel le travail pourra être très-difficile.

Pendant la session du Congrès de l’Association britannique, tenue à Bristol en 1875, M. Hébert appela sur ce