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L’AMOUR SAPHIQUE

Plus l’enfant est jeune, plus la sensation est aisée à obtenir ; parce qu’alors l’acte n’éveille pas en elle la honte, l’étonnement, l’effroi, l’intimidation qu’il produirait plus tard et qui viendrait paralyser plus ou moins l’impression.

Ce qu’il est intéressant de noter et qui prouve combien l’amour sentimental allié à l’amour sensuel est factice, résultat de complications amenées par la civilisation, c’est que la volupté des enfants est toujours matérielle, en quelque sorte mécanique, aucunement liée à un sentiment d’amour ou d’affection.

L’onanisme de la petite fille est instinctif ; elle accomplit un geste que le hasard lui a révélé agréable, elle ne connaît pas la cause profonde qui provoque en elle ces sensations.

Cependant, en même temps que son clitoris prend plus de sensibilité, il se lève des impressions cérébrales conjointes aux sensations nerveuses.

Il arrive un moment où l’orgasme est toujours accompagné de pensées, d’images, de scènes plus ou moins confuses et présentant néanmoins une certaine association d’idées qui, obscurément, se rapportent à l’acte amoureux.

En général, le spasme voluptueux éveille chez la petite fille l’idée de tourments, de persécution, de châtiments subis, d’aventures pleines d’effroi