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L’AMOUR LESBIEN À TRAVERS LE MONDE


ans sans que les signes de sa nubilité apparaissent, l’on est convaincu qu’elle est sous un charme maléficieux que les pratiques lesbiennes auront le pouvoir de chasser.

C’est, du reste, de l’excellente médecine empirique, car les parties sexuelles encore endormies ne tardent pas à s’émouvoir sous les vibrations amoureuses, et la puberté s’épanouit.

En Perse, en Turquie, et en général dans tous les pays où l’islamisme fleurit, l’amour saphique est considéré par les hommes avec une telle indifférence qu’il n’est même pas un ragoût pour leur sensualité.

Quelques maris ferment même les yeux sur les caresses stériles que leurs femmes sollicitent des eunuques commis à la garde de leur vertu.

Cependant, en général, l’amour n’est pas toléré entre les femmes et ces moitiés d’hommes, au lieu qu’entre elles les habitantes des harems se donnent les caresses les plus ardentes sans exciter la plus petite jalousie ni la moindre réprobation de la part de leur époux.

Une seule chose est exigée, c’est que les pucelles ne soient point déflorées par les doigts ou par des objets étrangers ; c’est à quoi veillent soigneusement les mères, qui expliquent par le menu aux fillettes tout ce qu’il leur est loisible de faire et ce dont il faut se garder.

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