Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
L’AMOUR SAPHIQUE


gnaient, se baisaient, se masturbaient furieusement.

Ce fut l’une d’elles, non gagnée par la contagion de luxure déguisée sous ces folies qui, révoltée, dénonça ces pratiques et provoqua le scandale qui révéla au dehors ces scènes incroyables.

Le masochisme ou bonheur à s’humilier, à souffrir, sorte de sadisme inverse, est une aberration du toucher accompagnant un certain état mental.

Bien que, ainsi que nous l’avons dit, l’instinct de la femelle et, par conséquent, de la femme primitive et complètement normale, soit d’éprouver une jouissance à se sentir plus faible que celui qui la vainct et la possède, le masochisme, c’est-à-dire ce sentiment exagéré à l’extrême, est plus souvent une perversion masculine qu’une aberration féminine.

Le masochisme normal de la femme est plutôt psychologique que matériel, et si beaucoup ne détestent pas être battues, c’est plutôt parce que la brutalité de « leur homme » les remplit de crainte et d’admiration que parce que leur chair est contentée par la douleur des coups.

Cependant, il est des femmes qui, dans l’amour lesbien, se complaisent dans un rôle humiliant et douloureux.