de confiance, je me frottai successivement les deux yeux et le front avec ma serviette, que j’avais trempée dans l’eau de Lourdes. Ce geste que je décris ne dura pas trente secondes.
» Qu’on juge de mon saisissement, je dirai presque de mon épouvante ! À peine avais-je touché de cette eau miraculeuse mes yeux et mon front, que je me sentis guéri tout à coup, brusquement, sans transition, avec une soudaineté, que, dans mon langage imparfait, je ne puis comparer qu’à celle de la foudre. »
On le voit, tout était combiné dans le cas de M. Lasserre pour porter à son paroxysme l’influence de l’imagination sur le système nerveux, et pour éveiller toutes les forces latentes du cerveau comme régulateur suprême de la santé et de la maladie. On s’en va répétant que M. Lasserre était médecin et athée, et qu’il fut converti par un miracle ; il n’en est rien : M. Lasserre, dès avant sa guérison, était un croyant ardent et passionné, un homme crédule et superstitieux, voyant dans toutes les coïncidences une intervention surnaturelle et habitué aux pratiques fétichistes qui ont remplacé partout dans le catholicisme le véritable esprit religieux. Il est disposé à tout croire, à tout