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rieurement et que nous entendons au dedans de notre cerveau. À tout le moins la pensée est-elle inséparable d’une certaine vibration cérébrale qui tient de la nature du son.

Si donc on suppose le sens de l’ouïe parvenu à un degré suffisant d’acuité, pourquoi ne percevrait-il pas ces vibrations acoustiques, inséparables de la pensée, comme nous percevons le bruit des battements du cœur et des artères ? Pourquoi n’entendrait-il pas cette phrase cérébrale, cette parole intérieure qu’on appelle la pensée ?

Ce n’est qu’une question de finesse et de subtilité dans le sens de l’ouïe. Or, on sait que dans certains états morbides les sens acquièrent tout à coup un développement extraordinaire. On a vu des moribonds entendre ce qui se passait ou ce qui se disait à voix basse à plusieurs étages de distance. Il en est de même dans certaines maladies nerveuses et dans l’état d’hypnotisme, où la surexaltation des sens, de même que l’insensibilité et la paralysie, peut être produite par la simple suggestion mentale.

Si l’on ordonne à un sujet hypnotisé d’entendre tel ou tel bruit, imperceptible dans le cours