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effects, ſi Dieu n’y met la main.

Poſsible que la priſe d’vn ou de pluſieurs de leurs chefs leur feroit perdre courage. On ſçayt qu’ils en ont grand nombre, & entendement pour elire de deux extremités la moins perilleuſe & de tenter le dernier ſort pluſtoſt que de ſe laſcher & expoſer à l’ire de leurs ennemis, qu’ils eſtiment pis que mortels. Donques la longueur de la guerre, ne peut que remplir de rauage & de maſſacres cette France, la rendre farouche & ſauuage, ſans pieté, ſans reuerence, ne reſpect aucun, & accroiſtre, irriter & appeſantir de plus en plus l’ire de Dieu ſur icelle. Mais ſi au rebours ils gaignoyent la bataille il en iroit bien autrement. Car la perdant, ils ne ſont point en danger d’eſtre abandonnés de leurs aſſociés : d’autant que la cauſe leur eſt cõmune, le fruict, l’iſſue, & le peril commun, & en vn mot, ils