Page:L’Hospital - Discours sur la pacification des troubles de l’an 1567, 1568.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cœurs s’embraſent d’auantage en fureur, car ce n’eſt que le premier acte de la Tragedie. D’auãtage, les grans deniers, qu’on a tranſportés, l’ont ia du tout eſpuiſé d’argent : pour ce que le cours de la marchandiſe, & la vente de nos fruicts (qui ſont les treſors de ce Roïaume) ne nous ont riẽ apporté. Ie poſe qu’en fin on vienne à bout des aduerſaires : ſi eſt-ce que les enfans & ſucceſſeurs, pour leur innocence, ſeront épargnés. Ils croiſtront auec vne extrême felonnie & rage, ſachans & ſentans la cruauté, exercee enuers leurs peres, & voyans les biens de leurs maieurs vſurpés & rauis iniquement, comme ils penſeront. Ce deſir de vengeance & du recouurement de leurs biens, les fera rallier, & reprendre nouuelles intelligences : de ſorte qu’en lieu d’enſeuelir le mal, & la diſſention ciuile, ce ſera la nourrir pluſtoſt, & for-