On fait des vœux pour leur félicité,
Et du Prince eu tous lieux on vante la largesse.
Ernoux est comblé d’allégresse,
La Suivante en a plus encor
D’épouser un Crésus, qui malgré la ressource
Qu’on vient de puiſer en sa bourse,
N’en a pas moins plus qu’il ne lui faut d’or.
Le seul Artaut accablé de tristesse,
Outré, déſeſpéré, confus
De voir ſes tours & ſes vols superflus,
Tombe après son hymen en ſi grande détreſſe,
En telle déplaiſance & tel abattement,
Qu’il s’en va dans le monument,
Et laiſſe veuve la Soubrette,
Qui dans le fond du cœur sent un plaisir bien doux
D’être riche, & si-tôt défaite
De ſon diſgracieux Epoux.
Tel fut le deſtin d’un Avare,
Qui débauché, fourbe, barbare,
Ne ſongea qu’à remplir ſes injuſtes déſirs
Par la richeſſe & les brutaux plaiſirs.
Quand du vice l’on ſuit les ſentiers pleins de fange,
De nos forfaits Dieu tot ou tard ſe vange.
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