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Au rez-de-chaussée, se trouvent l’atelier, la salle à manger, et un grand salon-parloir, décoré avec un goût artistique très sévère ; vieilles tapisseries au mur, bustes en marbre ou en pierre, sur des fûts de colonnes ; cheminée monumentale dans le style du château de Blois, grands chenets du temps, etc. Cette grande salle ouvre dans la moitié de sa longueur, par une large baie garnie de portières sur une vérandah très gaie, garnie de plantes exotiques enfermées dans des caissons de faïences persanes, à droite, au fond, le magnifique portrait à l’huile que M. Saint-Pierre a fait de Claude Vignon : sa ressemblance frappante avec le modèle, la vigueur de la peinture, le talent de l’œuvre, ont fait assez de bruit au « salon » dernier pour que nous y revenions ici. Tout le monde sait que M. Saint-Pierre fut médaillé pour ce portrait.

À gauche de cette galerie, qui a vue sur le jardin (un morceau de l’ancien bois de Boulogne), est un charmant salon « Louis XVI », qui n’est formé que par des portières largement ouvertes habituellement : les murs sont décorés à fresques par « Puvis de Chavannes », et représentent des figures allégoriques : « La Pensée », « Le Travail », « L’Histoire », etc…

La chambre de Claude Vignon est immense ; les vieilles guipures, les étoffes anciennes y sont encadrées, au milieu des boiseries en vieux chêne sculpté ; les hautes fenêtres sont drapées de rideaux à bandes de tapisserie semées des lettres C. V., brodées par la maîtresse du logis. Aux murs, des portraits et des bustes de famille, des vues rapportées de voyage, égayent cet intérieur intéressant où l’on retrouve à la fois l’écrivain, le sculpteur, et la femme du monde.