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ches irréfléchis portent le trouble dans le cœur de Lisette, elle conjure son amant de rester avec elle ; c’est de lui que dépend son bonheur… Hélas ! pour lui prouver qu’il est aimé, faudra-t-il cesser d’être sage ?… Mon bon ami, mon cher Lucas, reprit Lisette, je n’en dirai rien à ton père ; restes avec moi de grâce ; et s’il consent à nous unir un jour, nous pourrons être heureux ensemble…

Ce tendre aveu, cette douce promesse, cette aimable naïveté, qui peint si bien une âme pure et sensible ; rendent à Lucas ses premiers feux pour son amie, jeunes amans qui vous plaisez à vous fâcher, c’est pour resserrer vos cœurs plus étroitement que l’amour vous inspire tant d’artifice !…

Au même instant leurs bouches se touchèrent, leurs langues se cherchèrent dans leurs baisers ; leur âme sur les