lonté. Hélas ! me dis-je, si elle attend
aujourd’hui quelques prouesses de ma
valeur, à coup sûr elle sera bien trompée ;
je montai donc dans sa voiture et
j’arrivai promptement chez elle, je suis
aussitôt introduit, madame se levait et
n’avait d’autre compagnie que sa femme
de chambre. « En vérité, monsieur, me
dit-elle, avec un ton piqué, vous vous
faites bien attendre ! Il n’y a pas de ministre
plénipotentiaire qui en agisse autrement ;
c’est affreux, détestable, ma foi ;
donner parole à neuf heures pour n’arriver
qu’à midi, c’est insoutenable, on n’y
tient pas en vérité ! — Il n’est pas encore
midi, lui répliquai-je sans me déconcerter
et en regardant ma montre. — Pas
possible, votre montre va comme vous,
elle retarde ; taisez-vous, rien n’est impatientant
comme ça. » Enfin, je m’excusai
sur le départ de ma tante, sur le
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