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MÉMOIRES
Écrits par moi, légitime Roi de France, fils de Louis XVI, militaire en retraite des chasseurs de la Garde impériale de mon cousin défunt Napoléon, élevé sous le nom de Persat Victor, domicilié à Aubiat, canton d’Aigueperse, arrondissement de Riom (Puy-de-Dôme),
Achevés ce premier jour de Pâques, 18 avril 1827, à Saint-Yon, lieu où j’ai retrouvé le roi Louis XVI, mon père, sous le nom de Fauquet.



Avertissement

Sous le règne de Louis XV, une poignée de nobles conçut le projet d’accaparer le pouvoir avec la complicité inconsciente du monarque. Mais Louis XV et son fils, le Grand Dauphin, étaient trop défiants et trop perspicaces pour se prêter à ce dessein.

On dut attendre la fin prochaine du vieux roi. En attendant, on dut se débarrasser par le poison du Dauphin et l’on fit en sorte que les serviteurs employés auprès du jeune prince, son héritier, se trouvassent tous dans les intérêts des conspirateurs.

Le futur Louis XVI fut, dès sa plus tendre enfance, habitué à prendre dans ses aliments des drogues propres à affaiblir l’énergie de sa volonté et à paralyser partiellement ses facultés physiques et morales. On ne put néanmoins obtenir de lui, quand il monta sur le trône, qu’il signât les actes effectuant le dépôt de l’autorité entre les mains des conjurés. Sa résistance déchaîna contre lui toutes les passions qui ont abouti aux forfaits de 1793. Un autre périt pour mon père, ainsi qu’on le verra par ces Mémoires. Il faut en rendre grâces à Dieu qui a plus de puissance que les intrigants.