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nom. Il l’appelle Auguste Perrat et se borne à dire : « Il publia à Washington un factum où il se disait fils de Louis XVI. Il signait Charles X, roi de France et de Navarre. On le prit pour fou et le procureur du roi le fit arrêter au Havre. »

Deux autres de ses compatriotes, l’ex-conventionnel Dulaure et le maréchal de camp Molin, le signalent assez brièvement, l’un dans ses Esquisses historiques, l’autre dans sa correspondance[1].

Il est cité par Frédéric Degeorges dans Les Proscrits de la Restauration.

M. de La Sicotière est un peu plus prolixe : son article a 25 lignes. Il y condense les données – dont quelques-unes inexactes – recueillies sur notre personnage, lequel, ajoute-t-il, « avait annoncé des Mémoires qui n’ont jamais paru ».

Seul, M. Francisque Mège, l’érudit historien de l’Auvergne, a donné à ses recherches l’importance d’une notice de cinq ou six pages qu’il a publiée en 1885 dans sa série d’Originaux et d’Excentriques de la province. C’est le travail le plus complet paru sur la matière. L’écrivain y regrette à son tour que les Mémoires promis et introuvables n’aient jamais vu le jour.

Eh bien, les Mémoires sont là, étalant sous nos yeux leurs feuilles jaunies.

Profitons-en pour rompre à l’égard de Persat un trop dédaigneux silence et pour compléter, après en avoir reproduit les principaux traits, l’esquisse tracée par M. Mège, l’esquisse psychique, s’entend, car l’autobiographie d’un anormal reflète avant tout la vie mentale de son auteur. Elle est plus féconde en diagnostics de clinique qu’en sérieux éléments d’information. Elle est le roman et le rêve, un mélange de réalité et de vision, la déformation plus ou moins sensible de la vérité, suivant que le cerveau malade, pareil à un miroir fêlé, perçoit des conceptions plus ou moins inexactes des faits et des situations qui le frappent.

Le journal de Persat fut rédigé à Saint-Yon et achevé le 15 avril

  1. Dulaure : Esquisses historiques sur la Révolution, t. IV, p. 174. — Joseph Molin : Bibl. nat. Auvergne. Autographes. Lettre du 26 juillet 1830, écrite « sous Alger ».