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L’ART PRIAPIQUE.

De ce combat d’amour telle fut l’ordonnance :
Il mesura des coups le nombre et la cadence,
Défendit qu’un vit flasque osât s’y rencontrer,
Et qu’un large vagin pût jamais s’y montrer.
Du reste, il le dota d’un agrément extrême.
Un tel combat parfait est la volupté même.
Mais en vain cent fouteurs y pensent arriver,
Et cet heureux phénix est encore à trouver.
À peine dans dix ans les boudoirs d’une ville
En peuvent-ils citer deux ou trois entre mille :
Le reste ne vaut rien. Un si rude métier
N’est fait que pour un carme ou pour un muletier.
Eux seuls ont des engins de la taille prescrite,
Et pour eux l’ouverture est toujours trop petite.
Si l’homme à ces doux jeux encor s’était borné,
Et qu’un sale penchant ne l’eût pas entraîné !
Jadis de nos ribauds ces horreurs ignorées
Furent de l’Italie en nos murs attirées ;
Le grand, des nouveautés amateur très-ardent,
À ce nouvel appât courut avidement.
La faveur de la cour excitant leur audace,
Les culs partout des cons prirent bientôt la place.
Le jésuite cafard en fut enveloppé,
Le prélat orgueilleux lui-même en fut frappé ;
Les régents du collége en firent leurs délices ;
Tous les moines stylaient à ce jeu leurs novices ;