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L’ART PRIAPIQUE.

Et voulant de l’amour varier les doux jeux,
Ils sont plus libertins sans être plus heureux.
Évitons ces excès ; laissons à l’Italie
De ces raffinemens la honteuse folie.
Visez, tendez au con, si vous voulez jouir ;
C’est le fleuron d’amour, le foyer du plaisir ;
Du suprême bonheur le con seul est la voie,
Et de nos pauvres vits il fait toute la joie.
Un ribaud quelquefois, trop plein de son objet,
Fatigue, échauffe en vain un aimable sujet ;
Sans cesse auprès de lui le paillard foutimasse,
Et sur ses nudités sa main passe et repasse.
À ses feux impuissans voulant donner l’essor,
Il palpe, il gratte, il claque, et ne fout point encor ;
Puis, sans trop distinguer les ronds et les ovales,
Il baise, il lèche tout dans ses fureurs brutales ;
Partout il insinue et sa langue et sa main,
Sans nul plaisir pour elle embrasant sa catin.
Filles, de ces paillards fuyez l’amour stérile ;
Ne vous chargez jamais d’un priape inutile :
Vit qui ne bande point est fade et rebutant ;
Une matrice en feu le rejette à l’instant.
Celui qui sur ses sens ne peut avoir d’empire
Du meilleur des fouteurs devient enfin le pire ;
Il foutra mol celui qui jadis foutait dur,
Son vit d’abord fameux n’est plus qu’un vit obscur,