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IV
PRÉFACE.

ment curieux, et je le donne au public comme une trouvaille.

On sait quelle réputation prétendent mériter les antiquaires lorsqu’à force de veilles ils sont parvenus à trouver un sens aux initiales d’une inscription tronquée ou non. Moi, j’interprète en entier un poëme célèbre, et j’attends la critique au dernier chant. Renfermé jusqu’alors dans une modestie imperturbable, qui seule prouve ce que je vaux, je conviens, avec la naïveté des grands hommes, que peu me chaut de l’approbation du public.

L’ingrat ! comment a-t-il accueilli les génies qui ont pris la peine de le servir et de l’éclairer ? celui qui inventa les pastilles à la Richelieu, pour, en incendiant les filles, leur happer leurs pucelages, et cet autre qui imagina ensuite de les leur rendre par le moyen des astringens ; les auteurs vénérables de la Ravaudeuse, de Thérèse philosophe, de l’Erotika biblion, l’admirable inventeur des Fouets d’amour, le créateur des instruments dits godemichets ? Où sont leurs statues, les inscriptions en leur honneur, les monumens enfin qui éternisent leur gloire ? Mes chers contempo-