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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

ter leur traite d’amour, que tu auras signée avec un simple regard de remerciement.

Que tu sois reçue ou refusée à ton examen, pour les consolations ou pour les félicitations tu seras, à l’heure du résultat, couverte d’un nombre incroyable de baisers sur toutes les parties de ton visage, baisers que tes créanciers ne considéreront que comme un faible intérêt de leur dette.

Comme à toutes les femmes qui vivent sous le soleil, quoique ton horizon soit fait de portants de coulisse et que ton ciel soit de toile peinte, l’amour prendra ton cœur.

Il y aura dans ta classe un tout petit jeune homme élégant, un peu maniéré, avec — comme diront tes camarades — un adorable physique de jeune premier.

Vous aurez répété une scène ensemble et quelque amitié vous aura joints. Il sera gentil avec toi, tendre même. Tu t’étonneras de la préciosité de ses poses, des bagues qu’il affectera de porter, de ses étranges relations avec des auteurs arrivés, des hommes du monde âgés. Mais il te suffira que ce jeune compagnon trop efféminé te donne une petite illusion d’amour.

Les jours passeront, vous travaillerez ensemble,