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ROLAND FURIEUX.

Roger, sans connaître encore quel est celui qui l’envoie défier au combat, se réjouit, sûr qu’il est de vaincre. Il fait apprêter sa cuirasse et sa cotte de mailles. Son cœur n’est aucunement troublé par l’exemple des rudes coups sous lesquels ont été abattus ses compagnons d’armes. Je réserve de vous dire dans l’autre chant comment il s’arma, comment il sortit de la ville, et ce qui s’ensuivit.


CHANT XXXVI


Argument. — Bradamante persistant à défier Roger, Marphise qui a prévenu ce dernier est renversée plusieurs fois par la lance enchantée ; alors s’élève une mêlée générale entre les chevaliers de l’un et l’autre camp, qui étaient restés jusque-là spectateurs de la lutte. Bradamante qui parmi eux a reconnu Roger, s’acharne contre lui ; mais ne pouvant se résoudre à lui faire outrage, elle se jette sur les Maures et les disperse. S’étant ensuite retirée avec Roger en un endroit écarté, où s’élève un mausolée, survient Marphise, à laquelle Bradamante s’attaque de nouveau. Roger s’efforce en vain de séparer les deux adversaires ; pendant qu’il est lui-même aux prises avec l’obstinée Marphise, une voix sortant du mausolée leur apprend qu’ils sont frère et sœur.


En toute circonstance, un cœur noble doit toujours se montrer courtois. Il ne peut en être autrement. Ce que nous devons à la nature et à l’habitude, il nous est impossible de le changer plus tard. En toute circonstance également, un cœur vil se dévoile bien vite. Quand la na-