grande quantité d’arbres, et il en construit comme il peut une barrière à l’entrée de la caverne ; ce moyen réussit tellement bien, que jamais plus les Harpies ne purent sortir.
Pendant qu’il avait été dans la caverne obscure, la fumée noire, produite par la poix épaisse, n’avait pas seulement taché et infecté le dessus de ses vêtements, elle avait encore pénétré sous ses habits ; de sorte qu’il est obligé de chercher pendant assez longtemps pour trouver de l’eau. Enfin, au milieu de la forêt, il voit, par-dessous une pierre, sourdre une fontaine dans laquelle il se lave des pieds à la tête.
Puis il monte sur son coursier volant, et s’élève dans les airs pour atteindre la cime de cette montagne que l’on croit peu éloignée du cercle de la lune. Le désir de voir, qui le pousse, est si grand, qu’il ne songe qu’à monter, et dédaigne la terre. Il gagne de plus en plus dans les airs, jusqu’à ce qu’enfin il arrive au sommet de la montagne.
On pourrait comparer au saphir, au rubis, à l’or, à la topaze, à la perle, au diamant, au cristal, à la jacinthe, les fleurs dont l’aurore a parsemé ces heureuses régions. Les plantes sont d’un vert si éclatant, que, si nous pouvions les posséder ici-bas, elles vaincraient l’éclat de l’émeraude. Sur les arbres, toujours chargés de fruits et de fleurs, s’étale un feuillage non moins beau.
Entre les rameaux, chantent de petits oiseaux aux couleurs azurées et blanches et vertes et rouges et jaunes ; les ruisseaux font entendre leur mur-