ne sera plus jamais attaqué par lui. Voici qu’il manque à son serment ; voici que de nouveau il tombe dans le filet tendu ; voici qu’il y perd la vue, et que les siens le ramènent de l’autre côté des Alpes, aveugle comme taupe.
« Voyez un Hugues d’Arles accomplir de grands exploits et chasser d’Italie les deux Bérenger. Il les bat et les taille en pièces en deux ou trois rencontres, mais ils sont remis sur pied tantôt par les Huns, tantôt par les Bavarois. Puis, accablé par des forces plus considérables que les siennes, il est forcé de conclure alliance avec l’ennemi. Il ne survit pas longtemps à cette alliance, non plus que son héritier, qui laisse le royaume tout entier à Bérenger.
« Voyez un autre Charles, qui, pour venir au secours du bon Pasteur, a porté le feu en Italie. En deux fières batailles, il a mis à mort deux rois : Manfred, puis Conradin. Voyez, par la suite, son armée éparpillée çà et là dans les cités, et tenant le nouveau royaume dans l’opprobre et l’oppression. Voyez-la massacrée toute entière au son de la cloche des vêpres.
Puis il leur montre — mais à un intervalle non pas seulement de nombreuses années, mais de lustres nombreux — un capitaine de la Gaule, qui descend des monts pour faire la guerre aux illustres Visconti. On le voit assiéger Alexandrie avec une armée française composée de gens à pied et à cheval. Le duc a mis dans la place une forte garnison, et a tendu au dehors un piège à l’ennemi.