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L’exercice du droit de dissolution n’est, en effet, qu’un mode de consultation suprême auprès d’un juge sans appel, et ne saurait être érigé en système de gouvernement. J’ai cru devoir user de ce droit, et je me conforme à la réponse du pays.

La Constitution de 1875 a fondé une République parlementaire en établissant mon irresponsabilité, tandis qu’elle a institué la responsabilité solidaire et individuelle des ministres.

Ainsi sont déterminés nos devoirs et nos droits respectifs : l’indépendance des ministres est la condition de leur responsabilité nouvelle.

Ces principes, tirés de la Constitution, sont ceux de mon gouvernement.

La fin de cette crise sera le point de départ d’une nouvelle ère de prospérité.

Tous les pouvoirs publics concourront à favoriser ce développement.

L’accord établi entre le Sénat et la Chambre des députés, assurée désormais d’arriver régulièrement au terme de son mandat, permettra d’achever les grands travaux législatifs que l’intérêt public réclame. L’Exposition universelle va s’ouvrir, le commerce et l’industrie vont prendre un nouvel essor, et nous offrirons au monde un nouveau témoignage de la vitalité de notre pays, qui s’est toujours relevé par le travail, par l’épargne et par son profond attachement aux idées de conservation, d’ordre et de liberté.


Ce message était la contre-partie absolue des doctrines et des actes du 16 mai. Le Maréchal cédait, bien tard et bien à contre-cœur sans doute, mais enfin il cédait aussi complètement que l’on pouvait le désirer, et rentrait pleinement dans la correction du régime constitutionnel. L’opinion de la majorité des électeurs représentée par la Chambre élue, l’emportait, et ce qui augmentait singulièrement l’importance de cette victoire c’est qu’elle avait été obtenue sans aucune tentative ni manifestation extra-légale. La Chambre s’était contentée de tenir en réserve l’arme suprême que lui réservait