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sons qui au­raient pu prévenir l’abrogation d’une loi sur la presse votée il y a moins de deux ans, sur les pro­positions de Monsieur Dufaure et dont tout récemment vous demandiez vous même l’application aux tribunaux ; et cependant dans plusieurs délibérations du Conseil et dans celle d’hier matin même, il avait été décidé que le président du Conseil et le garde des Sceaux se charge­raient de la combattre.

Déjà on avait pu s’étonner que la Chambre des députes, dans ses dernières séances, eût discuté toute une loi municipale, adopté même une disposition dont au Conseil des ministres vous avez vous-même reconnu tout le danger, comme la publicité des délibérations des conseils municipaux, sans que le ministre de l’intérieur eût pris part à la discussion.

Cette attitude du Chef du Cabinet fait demander s’il a conservé sur la Chambre l’influence nécessaire pour faire prévaloir ses vues. Une explication à cet égard est indispensable car, si je ne suis pas responsable comme vous envers le parle­ment, j’ai une responsabilité envers la France, dont aujourd’hui plus que ja­mais je dois me préoccuper.

Agréez, Monsieur le Président du Conseil, l’assurance de ma plus haute considération.

Signé : le Président de la République, Maréchal de Mac-mahon.


A cette lettre de congé, M. Jules Simon ne pouvait répondre que par l’envoi de sa démission. C’est ce qu’il fitdtins les termes suivants :

Paris, le 16 mai 1877

MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, La lettre que vous voulez bien m’écrire m’impose le devoir de vous donner ma démission des fonctions que vous avez bien voulu me confier.

Mais je suis obligé en même temps d’y ajouter des expli-

cations^ sur deux points.

Vous regrettez, monsieur le Maréchal, que je n’aie pas