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de nonchalance. C’est peut-être à ces dispositions qu’il fallait attribuer le vote émis un peu à la légère de certaines dispositions de la loi .d’organisation municipale, telles, par exemple, que la publicité obligatoire des séances des conseils municipaux 1. Le surlendemain,.elle votait l’abrogation du titre II de la loi du 29 décembre 1875 sur la presse. Cette loi, adoptée à la veille des élections, avait pouT caractère essentiel d’attribuer aux tribunaux correctionnels la connaissance d’un certain nombre de faits qu’elle retirait au jury. Au début de la discussion, M. le président du Conseil avait rappelé le désir exprimé par lui à la Commission que cette question fût réservée pour la loi d’ensemble en -préparation sur la presse, ainsi que l’inconvénient qu’il trouvait, dans les circonstances présentes à un changement de compétence en ce qui touchait les offenses adressées aux gouvernements et aux souverains étrangers. L’abrogation de la loi de 1875 fut cependant prononcée 2. Ces votes pouvaient êtee fâcheux ; mais ils n’étaient émis qu’en seconde lecture ; il était probable que la Chambre reviendrait, au scrutin définitif, sur ces résolutions hâtives ; et nul ne pensait que ces incidents pussent amener de bien graves conséquences.

Ce fut donc, avec une stupéfaction profonde qu’on lut le lendemain au Journal officiel la lettre suivante écrite par le maréchal-président de la République à M. Jules Simon : 1. Journal officiel du 13 mai.

2. Journal officiel du 16 mal.,


MONSIEUR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL[1],

Je viens de lire dans le Journal Officiel le compte rendu de la séance d’hier.

J’ai vu avec surprise que ni vous ni le garde des Sceaux n’aviez fait valoir à la tribune toutes les graves rai-

  1. Notes Wikisource : Cette lettre, adressée par le président de la République Mac-Mahon au président du Conseil Jules Simon, le 16 mai 1877, a provoqué la démission de Simon et le début de la crise.